- pudibonderie
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• 1842; de pudibond♦ Caractère pudibond, affectation de pudeur. ⇒ pruderie. Être d'une pudibonderie ridicule.Synonymes :- pruderiepudibonderien. f. Pudeur excessive; affectation de pudeur.⇒PUDIBONDERIE, subst. fém.IroniqueA. — Réserve excessive et généralement déplacée notamment en ce qui concerne les choses relatives à certaines parties du corps et au sexe. Synon. pruderie, pudicité; anton. grivoiserie, gaillardise, hardiesse, impudicité. On le recevait souvent à la maison. Mais d'une pudibonderie excessive, il cessa de venir pour ne pas rencontrer Swann qui avait fait ce qu'il appelait « un mariage déplacé, dans le goût du jour » (PROUST, Swann, 1913, p. 112). Ce n'est pas par pudibonderie que je vous fais de la morale (LENORMAND, Simoun, 1921, 11e tabl., p. 129).— [Avec un compl. indiquant ce qui manifeste la pudibonderie]♦ [Le compl. est adnominal] Bataille étant sorti à sa recherche et le trouvant dans le corridor et lui demandant ce qu'il faisait: « Je pète! Je pète! » C'était sa protestation contre les simagrées de pudibonderie de cette rosse (GONCOURT, Journal, 1887, p. 688). Dans cette affaire Oscar Wilde, quelque chose de plus comique que l'indignation de toute l'Angleterre, c'est la pudibonderie de quelques Français que nous connaissons bien (RENARD, Journal, 1895, p. 277).♦ [Le compl. est un adj.] C'est, d'ailleurs, ce qu'a dit le général Billot lui-même en des termes que la pudibonderie civile ne me permet pas de reproduire (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 121). Il (...) trouva une réponse ambiguë qui satisfaisait en même temps son goût du secret romanesque et sa pudibonderie de jeune bourgeois (COLETTE, Blé en herbe, 1923, p. 46):• La nature de cette nouvelle intervention ne devait nous être révélée que dix ans plus tard, la pudibonderie familiale interdisant d'expliquer à des enfants ce qu'est une double ovariotomie.H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 119.B. — Gén. au plur. Comportement, attitude, marque témoignant de la pudibonderie de quelqu'un. Une personne de la plus extraordinaire laideur qui se puisse imaginer, et toute enveloppée de pudibonderies mignardes (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p. 302). Rien n'est plus gai, rien n'est plus humain que les pudibonderies de l'ancien viveur et son embarras quand la petite Emma lui demande avec ses grands yeux clairs: « Pourquoi (...) Mme Bocardon n'est pas une femme à voir (...) » (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 273).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1842 la pudibonderie anglaise (Le Charivari, 5 janv., p. 1b ds QUEM. DDL t. 3). Dér. de pudibond; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:12.
pudibonderie [pydibɔ̃dʀi] n. f.ÉTYM. 1842; de pudibond.❖♦ Caractère pudibond, affectation de pudeur.0 C'est à propos de ta comédie que l'on va insérer dans le Pays. Tu t'étonnes de la pudibonderie de Cohen. Eh bien ! il est de l'opinion générale (…) Voilà où nous en sommes. Tu as vu le scandale de Sainte-Beuve qui trouvait que tu manquais de délicatesse !… Soyons donc contenus, chastes, sans rien nous interdire comme Intention; mais surveillons-nous sur les mots.Flaubert, Correspondance, 445, Lettre à Louise Colet, 18 déc. 1853.
Encyclopédie Universelle. 2012.